Publication d'ouvrages




Après avoir publié (édition et réédition) une quarantaine d'ouvrages d' " intérêt public " mais ne concernant qu'un lectorat très limité (monographies locales rédigées par des secrétaires de mairie, des prêtres, des instituteurs) sans avoir bénéficié d'un franc de la part du Conseil Général de Jacques Barrot, Georges Dubouchet s'est lancé en 2007 dans la publication d'ouvrages d'intérêt plus personnel avec le déjà fameux " Musée des Campagnes ".

Le Musée des Campagnes

Paru en août 2007, cet ouvrage fort de 760 pages et de plus de 2000 photos devait être le premier d'une série de trois comportant une centaine de thématiques (que l'auteur appelle " articles ") dont le choix visait essentiellement à faire connaître les collections du Musée de Saint-Didier et cela d'autant plus que la grande majorité des objets (tout au moins en volume) n'a jamais été présentée au public. Cet ouvrage atypique qui va si fort contre toutes les idées reçues ne pouvait qu'être publié à compte d'auteur. D'ores et déjà, ce livre présenté dans de rarissimes librairies, a obtenu un beau succès puisqu'en juin 2008, il  ne restait plus que 400 exemplaires à la vente.
L'auteur qui n'a jamais sacrifié à une totale liberté de ton et qui s'emploie à " dépaginer " le " Dictionnaire des idées reçues " s'attendait à être critiqué. Or, à l'exception d'une lettre émanant d'un jeune chartiste cantalien qui ne supportait pas la prise à partie du Conseil Général de son département ou de quelques anonymes  et acerbes commentaires (du type " ce livre est rédigé par un psychotique qui se regarde le nombril ") qui ont bien faire rire Georges Dubouchet, les témoignages reçus par les Amis du Musée de Saint-Didier sont plus élogieux les uns que les autres.  Parmi plusieurs centaines d'appréciations, relevons pêle-mêle : " Jamais je n'ai vu un ouvrage aussi complet " (lecteur de Tence) ; " que de travail, de recherches, que de connaissances, que de culture et avant tout que d'amour de sa terre " (lecteur d'Abbeville) ; " un monument " (lectrice de Toulon) ; " quel livre impressionnant ! quel talent et quel passion ! " (lectrice " ici et ailleurs ") ; " " ce livre efface tous ceux sur le même sujet " (lecteur de Saint-Martin Valmeroux) ; " je suis subjugué par l'originalité, la densité et la quantité du travail " (lecteur de Clermont-Ferrand) ; " ce livre avec ses documents et le texte qui les accompagne est une distraction extraordinaire pour nous, nos enfants et petits-enfants " (Mme Hugues Aufray) ; " je découvre au fil de ce merveilleux livre l'art populaire " (lecteur d'Avignon) ; " je ne veux pas tarder de vous donner mon témoignage d'admiration et de reconnaissance pour ce treizième travail d'Hercule " (lecteur de Buis-les-Naronnies) ; " quel travail, recherche, réflexion. C'est incroyable " (lecteur de Le Thor). De nombreux lecteurs, c'est le cas du spécialiste de l'art populaire Jean-Claude Peretz (" Le toupin-net ", N°1, novembre 2007) qui parle de " livre-évènement " de l'ancien conservateur du Musée de la Haute-Auvergne Joël Fouilleron parlent, d'un livre référence en la matière. Yves Gourgaud écrit : " votre ouvrage m'a enthousiasmé " tandis que lee professeur François Dagognet relève " un travail inouï, de toute beauté " et regrette " de n'avoir pas connu plus tôt le résultat d'une pareille quête ".
Néanmoins, Georges Dubouchet regrette d'avoir été contraint de supprimer 150 pages à ce livre déjà " fleuve " et onéreux. C'est ainsi que les chapitres relatifs au maréchal-ferrant, la dentelle ou les " burons perdus " ont été amputés de très nombreux passages. D'autre part, par suite d'un " maniement informatique " des plus hasardeux, les incessantes corrections apportées au texte (au cours des 5 années de rédaction) n'ont pas été prises en compte. L'auteur relève, entre cent exemples, cette regrettable omission : " J'ai écrit, alors que je fondais essentiellement mes observations sur le Folklore de l'Auvergne et du Velay de van Gennep, que la coutume de la " quenouille de la Vierge " (quenouille déposée à l'église et qui participe du rituel matrimonial) n'était pas présente en Auvergne. Il s'agit d'une grossière erreur que j'avais rapidement corrigée à partir de la citation de plusieurs textes qui, au contraire, montrent la fréquence de ce rituel en Auvergne dans la première partie du XIXe siècle. Or cette rectification n'apparaît pas dans le texte. Il en va ainsi de nombreuses remarques qui précisaient nombre de propos qui, eu égard à la multiplicité des sujets abordés, mériteraient des précisions.  Ainsi, pour prendre seulement quelques exemples, notons que la hache de bourreau du Musée de Pérouges présente la morphologie de la hache du charpentier Suisse de Fribourg (cf. Daniel Boucard), que l'utilisation de la " pise " ardéchoise mériterait des éclaircissements et qu'il conviendrait de distinguer le piolet de la canne de mineur, etc. etc.
En outre l'auteur regrette de n'avoir pu ajouter les quelque 50 pages d'une bibliographie thématique qui fait cruellement défaut. En revanche, la tonalité littéraire, l'absence de notes et la présence de nombreuses digressions (qui seront encore davantage d'actualité dans les ouvrages suivants) résultent de choix délibérés s'il est vrai que l'auteur a choisi de faire sortir l'art populaire du " technicisme " dans lequel ses nouveaux adeptes l'ont enfermé, de  s'adresser à un lectorat " grand public " qui répugne à changer en permanence de page et de " grille de lecture " et qui se méfie comme de la peste de la " belle " mais rébarbative éloquence  des spécialistes : " Trop d'éloquence lasse " disait déjà Pascal ! Georges Dubouchet se propose le plus souvent de coudre à son propos, par l'entremise de tirés et de parenthèses, des propos annexes qui peuvent surprendre et qui expliquent le déroulement, à côté de la recherche d'une musicalité, d'un style-fleuve qui perd souvent le lecteur mais que l'auteur assume parfaitement : " Si le désir d'apporter un maximum d'informations contrarie le plus souvent le sinueux déroulement des phrases que j'affectionne, je déplore davantage, au final, les censures que je m'impose que les maladresses qui déroutent ma prose. Ainsi, entre nombreux exemples, je regrette d'avoir biffé telle remarque qui explicitait, toujours à ma manière accoutumée, la " naturalisation " provençale des " picassiennes " prostituées de Barcelone !
Les Amis du Musée de Saint-Didier se félicitent du fait que de nombreux représentants des sociétés savantes régionales aient rendu compte de l'ouvrage de Georges Dubouchet en dépit du ton anti-académique du " Musée des Campagnes " susceptible de déplaire à des auteurs habitués à davantage de classicisme. Ainsi, Pierre-François Aleil regrette de n'avoir plus de " tribune pour faire un difficile C.R. du livre de Georges Dubouchet ". Les Amis du Musée de Saint-Didier ont été particulièrement sensibles à la proposition de M. Sagnal, Président de la Société Académique du Puy, qui acceptait de publier dans la renommée revue ponote les 50 pages de la bibliographie du " Musée des Campagnes " qui fait si cruellement défaut à l'ouvrage.
Georges Dubouchet se propose de répondre à certains critiques qui paraissent irrités par les partis pris ou affirmations péremptoires de l'auteur : " Généralement ces critiques n'appuient pas leurs propres affirmations sur des exemples précis. C'est d'autant plus regrettable que la dialectique stimule la réflexion. Il est vrai aussi que, selon Albert Camus, tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils ne tiennent pas un discours assez clair " !

L'Eveil de la Haute-Loire (24 août 2007)

Christian de Séauve, Président des Cahiers de La Haute-Loire, a donné un  commentaire à la fois pertinent et personnel du " Musée des Campagnes " dans le journal L'Eveil : " Il ne faut pas lire cet ouvrage comme un catalogue sec d'objets anciens mais plutôt comme une promenade ethnologique, historique, littéraire et philosophique dans le passé des humbles ". En outre, l'ouvrage rappelle à Christian de Séauve les veillées des années 1943-1950 passées chez le Dr Olivier à Champagnac-le-Vieux ou le souvenir de son arrière grand-père maternel, le géologue Jules de Malbos, un impénitent collectionneur de cannes. Le respecté Président des Cahiers de La Haute-Loire aurait pu remonter plus loin  puisque Georges Dubouchet citait  encore son trisaïeul qui, au fort d'une vivaroise Contre-Révolution, répondait présent aux deux camps de Jalès !
On regrettera toutefois, en tête de cet excellent et vivant compte-rendu, la caricaturale illustration représentant Anne de Bretagne qui, pour être au goût du jour d'un lectorat qui affectionne les BD et apprécie les illustrations de Jacques Faizant, n'a que trop peu à faire dans cette " galère ". Par ailleurs, on se doute bien que les  " jugements péremptoires " de l'auteur  ne seront pas du goût de tous les lecteurs " (sic) mais on conviendra, dans une société de " bobos " où il est moins risqué de caricaturer le Christ que de critiquer Matisse, qu'on n'utilise pas ce genre de formules pour prévenir les virtuels lecteurs d'autres ouvrages qui, de manière plus hypocrite, assènent sans aucun répit leur " tsunami " d'idées reçues tout en imposant l'unanimisme de leurs dévotions aux nouvelles idoles !

Patrimoine en Haute-Auvergne (n°12, 2007)

Pierre Moulier qui a bien saisi et apprécié le ton " littéraire ", " parfois échevelé ", " voire hallucinogène " de notre ouvrage  et qui adresse plusieurs éloges, déplore néanmoins  l'absence de notes de bas de page ainsi que le manque de " descriptions précises et techniques " des objets tout en prévenant les lecteurs qu'il ne convient pas de " s'attendre à un ouvrage scientifique ".
                On est certainement au cœur du problème s'il est vrai qu'en bon disciple de Nietzsche, je ne cesse de contester le primat du " scientifique " dans ce qu'il est convenu d'appeler les sciences humaines et de montrer que, derrière les analyses les plus rigoureuses, les " présupposés " et les raisonnements finalistes abondent et ne font qu'apporter les sempiternels hommages aux " idées du jour " et au " folkloriquement correct ". On a vu récemment comment des historiens, également compétents et que l'on pouvait croire parfaitement objectifs, traitaient, à quarante ans de distance, les mêmes évènements. A une époque où l'on s'en remet, sans trop d'état d'âme au " politique " pour définir l'" historiquement correct " et où les aspects néo-colonialistes revêtent les aspects les plus subtils et bienséants, comment ce qui vaut pour l'Histoire ne serait pas encore plus vrai pour l' " histoire populaire " et, en particulier, pour les " indigènes des campagnes " ?
                A un niveau purement heuristique, on se demande en quoi, au plan de la vie populaire, les analyses supposées " scientifiques " de tel honorable fonctionnaire des Atp de la table à bols sont supérieures aux arguments que nous avançons en montrant, 1) contrairement à l'avis donné par la plupart des " spécialistes " que l'existence de cette table fut bien  réelle ainsi que " Dupont (d) " le prétend et 2) contrairement à ce qu'affirme ceux qui croient en son existence (cf. " table à auges " de Nicole de Reyniès), qu'elle fut une table de riches et non de pauvres !
                Au plan " idéologique " et en prenant pour exemple les textes de Jean Merley, c'est-à-dire ceux  que l'on peut régionalement considèrer, du point de vue " scientifique ", comme les plus pertinents pour la période allant de la fin de l'Ancien Régime aux débuts de la IIIe République, nous nous efforçons de montrer (dans des textes non publiés) que le grand historien du Velay n'a pris en compte, en dépit du traitement apparemment  le plus " objectif " possible des statistiques, que marginalement, une " économie parallèle " sans doute décisive tout en ne consacrant que quelques pages à l'activité dentellière dont on sait pourtant le rôle éminent que cette " proto-industrie " joua dans notre région. Les admirables et si bien " ficelés " ouvrages de Jean Merley, rédigés à une époque où la grande industrie n'avait pas encore commencé la " grande lessive " finale, témoignent d'un parti pris " industrialisant ". En effet, Jean Merley ne  prend pas vraiment au sérieux une " économie parallèle " dont les " usages " sont jugés obsolètes et peu compatibles avec l'industrialisation que l'on appelle de ses vœux tandis que les activités artisanales sont constamment évoquées à travers la notion de  " poids " ou de frein à l'industrialisation. Cette économie dont l'analyse se heurte au relatif silence des archives ou à l'approximation des patentes est pourtant  essentielle dans un monde miséreux où les revenus d'appoint constituent, le modique salaire des dentellières en témoigne, un intérêt " capital " à tous les sens du terme. Pour faire court, on dira, à une époque où les Socrate désertent l'agora, que les statistiques constituent aujourd'hui l'arme la plus affûtée des nouveaux sophistes tandis qu'il convient d'entreprendre une autre révolution copernicienne en faisant descendre, du ciel des bâtiments administratifs, les archives sur la terre !
                Les historiens les plus brillants prennent un parti qui dénonce le plus souvent, de manière toujours admirablement documentée et persuasive, les " mauvaises " intentions dont les positions ne vont pas dans le sens hégélien de l'histoire. Si on adhère aux analyses montrant que la création des confrèries de pénitents et l'élaboration de la légende de Régis patron des dentellières ne sont pas dénuées de mobiles intéressées, ne s'agit-il pas, hélas -en l'absence de la kantienne " bonne intention "- du propre d'une grande partie des actions humaines ? Les dénonciations sans nuance des agissements des anciens acteurs historiques et des institutions réputées " barbares " de manière aussi définitive qu'expéditive ne font que conforter les éventuelles  turpitudes des " maîtres du monde " contemporains. Ainsi pour citer un autre auteur régional de premier ordre qui œuvre dans la " haute " histoire, Christian Laurenson-Rosaz montre surtout dans son approche tripartite de " la paix de Dieu " (1 " la guerre interdite " 2 " la guerre juste " 3 " la guerre sainte ") les moyens de contourner celle-ci plutôt que les louables efforts visant à circonscrire la guerre dans de " justes limites ".
                Notre désir de ne traiter dorénavant -tout en conservant notre manière accoutumée- que d'un seul thème est en partie lié à la volonté de relativiser les prétentions " scientifiques " auxquelles Pierre Moulier fait allusion et qui s'appuient essentiellement sur la " statistique " dont on sait, au moins depuis Disraéli, qu'elle ne constitue qu' " une forme raffinée du mensonge " et sur les archives qui, pour indispensables qu'elles soient, fournissent une image partielle et administrative de la réalité.
                Ainsi, nous avons non seulement, dans un prochain ouvrage relatif à la dentelle, non seulement réintégré mais encore développé des notes non publiées qui visent à contester l'histoire " objective " de la dentelle telle qu'elle est savamment " racontée " et qui dénonce volontiers le caractère routinier du travail des dentellières tout en soulignant les mérites d'une activité qualifiée par Franklin Mendels, Journal of Economic History (1972), de " proto-industrie ", c'est-à-dire d'une étape nécessaire visant à l'industrialisation par le biais de l'émergence, d'une part, d'une classe d'entrepreneurs détenteurs du savoir-faire et d'autre part, d'une classe de prolétaires travaillant dur et assujettis au rendement. Or, cette " proto-industrie " qui trouve dans les montagnes Velay, région rurale pauvre où le travail agricole n'est pas permanent, des conditions très favorables, n'a jamais accouché que d'une souris. A contrario, l'histoire " folklorique " -telle qu'elle est perçue par Mme Laurence de Laprade- donne une tout autre version aux romanesques résonances : " Le moindre des villages est, à sa manière, comme une usine indépendante ". Comment ne pas évoquer George Sand décrivant, au final, tout en rose dans la " Ville noire " de Thiers dont les " servitudes " ouvrières sont encore des " grandeurs " prolétariennes promises à de belles et syndicalistes espérances ?
                La conception " scientifique ", en dépit de la " sophistication " de ses analyses tend à simplifier le réel au travers de la trame d'un réseau de " bonnes idées ", d'évidences a postériorisantes dont on se demande bien pourquoi, en leur temps, elles ne se sont pas définitivement imposées. Comme toujours, la réalité " vécue " est tellement complexe et diverse qu'elle devient insaisissable : depuis les temps les plus reculés, les spécialistes autorisés de la dentelle n'eurent de cesse que de vilipender la qualité des productions locales alors que Geneviève Trincal réhabilite, à l'occasion et à son corps défendant, le travail des béates, les pratiques rétrogrades des villageoises et la fabrication des éprouvées " valenciennes " à un moment où les  dentellières de la ville s'obstinent à produire les " démodées " dentelles de laine " à la mode ". Il est vrai aussi que bien des auteurs qui stigmatisent le manque de goût des dentellières reconnaissent simultanément que les dentelles communes furent souvent de bonne défaite. Imaginons, a contrario, un monde supposé idyllique au seins duquel les dentellières de village auraient fait montre de l'imagination la plus imprévue  et des qualités de " dentelage " les plus expertes … A coup sûr, une concurrence  sans pitié eût sonné le glas de nombre d'entre elles ! Au demeurant, sans préjuger des " faits " extrêmement " têtus " de la sacro-sainte économie de marché, la " valse " des modes à laquelle nous invite les initiatives d'Hippolyte Achard et la déjà " nouvelle économie " de la seconde moitié du XIXe siècle sont-elles bien raisonnables ? N'anticipent-t-elles pas le temps de l'ouvrier " prêt-à-jeter " ? En 1869, alors que la dentelle d'Alençon bat son plein, les fabricants vellaves se désolent de l'absence d'ouvrières qualifiées dans l'exécution de cet article dentellier alors rémunérateur. Tout en signalant le fait, Geneviève Trincal ajoute : " Finalement, sans qu'il y ait eu surproduction, l'article est moins recherché, sans doute à cause de la mode et il est progressivement abandonné ". A quoi aurait donc servi un apprentissage des plus qualifiés alors  que les exigences économiques rendaient celui-ci, quelques années plus tard, en partie obsolète ?
                Tout ceci ne doit pas nous empêcher, dans le cadre d'un processus dialectique, de mettre en exergue le rôle essentiel joué par les grandes individualités dont Théodore Falcon fait figure de parangon Ainsi, Alphonse Richard souligne le marasme dans lequel la " tourmente révolutionnaire " avait plongé le Velay dont l'industrie de la dentelle ne dut sa survie et sa renaissance que grâce aux initiatives de certaines personnalités :
Pour en revenir à l'article du Patrimoine en Haute-Auvergne, certaines critiques ponctuelles sont à prendre en considération. Ainsi,  Jean-Claude Roc s'emploie à critiquer nos commentaires mettant en exergue le caractère esthétique d'une gravure de Jules Laurent alors que, rectifie Jean-Claude Roc, tous les éléments nécessaires à un buron sont bien présents. En vérité, il ne s'agissait pas d'une mais de trois gravures différentes de Jules Laurent qui étaient présentées  tandis que le commentaire visait surtout la dernière (extraite de La Vie à la Campagne de 1865) qui, contrairement aux deux autres, manifeste une volonté  " pointilliste " que Jean-Claude Roc ne saurait nier. A l'instar de la gravure attribuée à Vincent Durand et représentant l'intérieur d'une jasserie forézienne, j'ai publié ces gravures en fonction de leur évident intérêt ethnographique. En outre, je suis sans doute le seul auteur à avoir présenté simultanément les trois documents relatifs à l'intérieur d'un buron de Jules Laurens. Quant à la gravure extraite de l'Ancienne Auvergne et le Velay, Jean-Claude Roc note que j'ai écrit à tort que la " barre de laicts " est absente alors que celle-ci est plantée, à demi cachée, sous la voûte du buron. Il s'agit effectivement d'une regrettable omission qui me conduit à plaider coupable en la circonstance. Néanmoins, le critique de la Haute-Auvergne n'a pas jugé bon de préciser que j'avais pris soin de noter qu'un inventaire de 1685 mentionnait déjà l'utilisation de " la barre de laits ".
Notons également que Jean-Claude Roc qui avait précédemment publié la célèbre gravure de Tudot s'était contenté de l'exploiter de la manière la plus esthétique qui soit alors que, nonobstant l'omission précédemment évoquée, je me suis non seulement efforcé de la commenter mais surtout de l'illustrer à partir de la collecte " extraordinairement " difficile (découverte + achat + transport + stockage, etc.) d'objets fromagers contemporains, c'est-à-dire dans leurs " jus XIXe " dont la " selle " de 250 kg fait figure de parangon !

geo.cybercantal.net

Le site " geo.cybercantal.net " a également donné une bonne présentation du " Musée des Campagnes ". Toutefois, tout en soulignant la valeur de nombre d'entre elles (cf. cette pertinente remarque : " La place réduite accordée aux contes indique, à notre avis, entre l'objet matériel et la littérature populaire orale, une dichotomie de méthode qui n'a pas été développée "), Georges Dubouchet ne saurait accepter les critiques qui traitent du " Musée des Campagnes " comme s'il était redevable de l'esprit qui doit prévaloir dans la rédaction des textes d'inspiration " universitaire ". En effet l'auteur qui donne toujours et de manière quasi exclusive la date de première parution des ouvrages n'a nulle envie de mentionner, en renvois, les noms des éditeurs successifs ou d'apporter, en petites notes, des précisions sur chacun des auteurs cités. En revanche, Georges Dubouchet reconnaissait préventivement et implicitement le bien fondé d'une critique formulée par l'auteur de l'article précité : " J'utilise des fiches sur lesquelles je n'ai jamais indiqué le nombre de pages du document considéré. Si j'assume la plupart des critiques qui me seront certainement adressées quant à la conception de mes ouvrages, je déplore cette grave lacune ".
A ce propos, le chroniqueur qui ne supporte pas " la longueur des phrases avec parenthèses et incidentes entre tirés " touche à un point-clef de la méthode certainement très contestable mais volontairement choisi. Il en va de même du style (" je me propose de proposer " ; " en yéyétisant les mots ") qui horripile  le chroniqueur mais plaît à l'auteur. Comme disait Marcel Pagnol à propos d'une méchante pièce écrite par ses soins : " Elle n'a fait rire que moi … mais beaucoup " !
Il est inutile de mentionner plusieurs critiques qui montrent que le chroniqueur n'est pas plus adepte de l'" art populaire " entendu au sens large (cf. interrogation sur Daniel Boucard) et, en particulier, du " folklore matériel " dont nous ne cessons de souligner l'importance. Ainsi, le  nombre très limité d'objets illustrant le texte relatif à la sorcellerie est précisément lié à l'insigne rareté des documents matériels authentiques. Or, nous nous inscrivons, de manuère récurrente d'ailleurs, en faux contre tous ceux qui, pour combler ce vide sidéral, en appelle à des objets exotiques ou à des gravures a justement, et un peu par dérision, mis en " minuscules " les célébrissimes dessins de Gaston Vuillier qui sont pourtant les meilleurs du genre !
Dans la catégorie -également réfutée- " critique de l'abus des néologismes ", on observera que le prétendu néologisme " denteleuse " date de plusieurs siècles tandis que le terme " outillologue ", affectionné par Paul Feller, témoigne d'une difficulté déjà soulignée  et qui n'épargne pas les auteurs les plus compétents : ceux qui connaissent l'œuvre de van Gennep ignorent celle de Paul Feller et vice-versa.
Surtout, l'auteur croit bon de répondre au chroniqueur qui formule une remarque (" Un éditeur local reçoit aussi les foudres de M. Dubouchet ") qui a droit à la " une " d'internet : " Je m'efforce constamment, tout en donnant clairement mon avis, de rester objectif. Ainsi, j'ai rendu hommage à plusieurs reprises à l'éditeur en question qui, à côté d'un indéniable et sans doute nécessaire côté mercantile, a publié des ouvrages de plus haut intérêt. Ma critique concernait une précise et récente publication qui démarquait (en moins bien et vingt ans plus tard) à ce point les photos de la collection Georges Gaubert que ce dernier voulait intenter un procès à l'éditeur ". A l'évidence, l'éventuel procès n'aurait nullement arrangé les choses mais on est en droit d'attendre de la part des critiques des informations plus précises ".

Le toupin-net (N°1, novembre 2007)

Le premier numéro du " toupin-net " (qui a succédé au Toupin) émane d'un spécialiste des arts populaires qui s'est illustré par la publication de plusieurs ouvrages estimés comme L'outil et le compagnon ou L'art populaire, richesse des pauvres et qui consacre l'intégralité de sa chronique au " Musée des Campagnes ".
La conception de l'art populaire  de Georges Dubouchet, note d'emblée Jean-Claude Peretz, " n'est pas la même que la mienne ". Cette opposition qui met en jeu  la notion cruciale de ce que Dubouchet appelle péjorativement la " ritualité décorative " n'empêche nullement le fondateur du Toupin de reconnaître la valeur du " Musée des Campagnes ",  un livre qualifié de " soufflant " et qui " demande du temps pour atteindre les profondeurs que Georges demande au lecteur " … Les longues soirées d'hiver approchent, ce livre de 757 pages en grand format, imprimées en petits caractères, les meublera avantageusement. Il remplira votre cerveau disponible et vous serez le gagnant ".
                Effectivement, à la différence des autres chroniqueurs, Jean-Claude Peretz est un spécialiste de l'objet populaire. Cette intime connivence rend compte du caractère élogieux, de bout en bout, du jugement porté sur ce que Jean-Claude Peretz  qui, après avoir parlé d'" une immersion totale dans un univers connu seulement de quelques amateurs ", définit ainsi le texte de référence : " Une immersion longue pour enfin proposer une somme très importante, peut-être la plus importante jamais entreprise sur l'art populaire ". Déjà René Ajalbert, le grand antiquaire san-florain confiait à Georges Dubouchet : " Entre romanichels, on ne se dit pas la bonnaventure " !

Articles de journaux et de revues

De nombreux journaux ont présenté le " Musée des Campagnes " à leurs lecteurs. C'est également le cas d'un certain nombre de revues. Les uns et les autres ont donné le sommaire de l'ouvrage tout en félicitant le plus souvent l'auteur de l'immensité du travail fourni ou de la qualité des images. Une seule fausse note, dans la chronique " Lire " de la revue  Massif Central Magazine. En effet si les mots " manquent aujourd'hui cruellement pour qualifier ce monument ", Gilles Dupuy n'en manifeste pas moins une certaine irritation devant " une prose an débit torrentiel émaillée de quelques maladresses et de nombreux partis pris ". On aurait souhaité que le journaliste se " déboutonne " un peu en donnant quelques exemples des nombreux partis pris d'un auteur qui a largement payé (à tous les sens du terme) pour avoir la privauté de " déranger " la belle sérénité de certains journalistes !


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